Une première section bilingue dans un collège équatorien a vu le jour en 2018 avec l’introduction de disciplines non linguistiques en français dans le cursus au niveau collège, mais le projet a été abandonné par manque de structuration et d’appui ; c’est à partir de 2021, grâce à un projet de coopération bilatérale entre la France et l’Équateur (2021-2023), que les filières d’enseignement bilingues se sont réellement implantées. Aujourd’hui, six établissements, répartis dans deux villes - Quito et Cuenca -, proposent des filières bilingues qui regroupent 3565 élèves, 23 professeurs de disciplines non linguistiques et 13 professeurs de français langue étrangère.

Le dispositif des classes bilingues
Les six établissements proposent des sections bilingues à tous les niveaux, depuis la petite section jusqu’à la terminale. Selon l’établissement, les élèves peuvent suivre, en plus des cours du FLE, l’une des disciplines suivantes : éducation artistique et culturelle (dont arts plastiques, musique, théâtre), entrepreneuriat, sciences sociales/actualité, EPS, technologie, ludothèque. Le nombre d’heures de cours hebdomadaires est variable, avec en moyenne 2 heures et demie d’enseignement de français langue étrangère et une heure et demie d’enseignement de disciplines non linguistiques.
Grâce aux actions de coopération avec l’ambassade de France, les enseignants de et en français exerçant dans les six établissements ont bénéficié d’un cycle d’actions de formation visant à développer des pratiques pédagogiques innovantes et à articuler l’enseignement du FLE et des DNL. Des outils ont été créés à l’échelle nationale pour que tout établissement scolaire autre qui souhaite ouvrir une section bilingue dispose d’un accès facilité aux ressources nécessaires à cette fin.
L’ambassade de France travaille à la fois au développement des certifications de français en milieu scolaire et à la création d’un label national pour la valorisation des sections bilingues (étape intermédiaire avant de postuler au LabelFrancEducation), en s’inspirant du modèle créé en Argentine en 2022.
La place du français en Équateur
L’enseignement d’une deuxième langue vivante étrangère dans le système scolaire équatorien est optionnel et dépend de chaque projet d’établissement. Après l’anglais, le français se situe à la deuxième place des langues les plus enseignées, ce qui démontre un intérêt et une demande à la fois des parents, des étudiants mais aussi des écoles. En novembre 2015, un arrêté ministériel équatorien a institué le français comme deuxième langue vivante optionnelle au sein du programme d’enseignement scolaire équatorien de niveau lycée.
Toutefois, la qualité de l’enseignement du français dans le système scolaire équatorien pourrait être améliorée : manque de qualité des formations initiales et niveau de langue très bas à la sortie, faible valorisation des certifications officielles de français, peu d’opportunités de formation continue pour renforcer et actualiser les compétences pédagogiques et didactiques des professeurs.
Au cours de l’année 2021, le paysage politique équatorien change à la suite des élections présidentielles. Une nouvelle ministre de l’Éducation est nommée et de nouvelles orientations dans le domaine éducatif sont décidées. Cinq axes de travail sont définis dont le #3 “Libres y Flexibles” qui encourage une plus grande autonomie et une plus grande flexibilité des établissements scolaires dans la définition de leurs programmes et contenus, démontrant ainsi une dynamique et la volonté gouvernementale équatorienne de s’ouvrir à des innovations pédagogiques. Cette flexibilité encourage le développement de nouveaux projets pédagogiques par exemple s’orienter vers le plurilinguisme